En psychologie, la théorie de l’attachement décrit les liens affectifs que les gens établissent avec les personnes qui s’occupent d’eux et la manière dont ces styles d’attachement peuvent influencer leurs relations tout au long de la vie.
Il existe deux principaux styles d’attachement pertinents pour les relations amoureuses à l’âge adulte : l’attachement insécurisant et l’attachement sécurisant.
Chez l’adulte, l’attachement sécurisant se caractérise généralement par la confiance, la stabilité et un équilibre entre l’intimité et l’indépendance. L’attachement insécurisant (anxieux, évitant ou désorganisé) tend à impliquer une distance émotionnelle, des réactions incohérentes à l’intimité et au conflit, et une peur de l’abandon.
L’attachement sécurisant est associé à une faible anxiété et à un faible niveau d’évitement. L’attachement anxieux est associé à une forte anxiété et à un faible évitement. L’attachement dédaigneux est associé à une faible anxiété et à un fort taux d’évitement. Enfin, l’attachement désorganisé est associé à un niveau élevé d’anxiété et d’évitement.
Dès leur naissance, les êtres humains sont programmés de manière innée pour établir des liens. En fonction de la qualité des soins et de l’environnement dans lesquels nous grandissons, nous construisons des modèles internes de nous-mêmes, des autres et des relations qui forment notre style d’attachement.
Ce besoin inné de créer des liens et de rechercher la proximité avec les personnes qui s’occupent de nous est un mécanisme qui nous permet de survivre aux périls de la petite enfance et de l’enfance. En grandissant, l’établissement de relations et de liens avec d’autres personnes continue d’être vital pour notre bien-être et notre survie.
Bien que les personnes qui s’occupent de nous aient un rôle important à jouer, nos relations à l’adolescence et au début de l’âge adulte peuvent également avoir un impact sur notre style d’attachement.
Attachement sécurisant
Lorsque les personnes qui s’occupent de l’enfant répondent systématiquement à ses besoins et à ses demandes d’affection, l’enfant est susceptible de développer un style d’attachement sécurisant.
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont une vision positive d’elles-mêmes et des autres. Elles sont à l’aise dans l’intimité et l’indépendance et sont capables d’établir des relations stables et saines. Elles ont également tendance à avoir une vision positive de leur enfance et de leur éducation.
Une personne ayant un style d’attachement sécurisant présente un style relationnel cohérent, interdépendant et confiant. Elle se sent généralement digne d’être aimée et a la certitude que ses besoins affectifs seront satisfaits.
Elle peut former des liens profonds, satisfaisants et durables avec son partenaire et se sent à l’aise avec la présence constante d’intimité et de soutien.
Les adultes ayant un attachement sécurisant trouvent un équilibre sain entre la proximité émotionnelle et le maintien de leur individualité. Ils peuvent s’engager dans des relations intimes tout en valorisant leur autonomie.
Attachement insécure
L’attachement insécurisant se développe généralement chez les enfants qui ont grandi avec des personnes qui ne répondaient pas à leurs besoins émotionnels. L’attachement insécurisant se divise en trois sous-types : évitant (ou dédaigneux-évitant), anxieux (ou préoccupé) et désorganisé (ou craintif-évitant).
Bien qu’il existe des distinctions entre les trois types d’attachement insécurisant, les personnes ayant un attachement insécurisant ont toutes tendance à avoir des difficultés avec la confiance, l’intimité et la communication.
Attachement anxieux
Les personnes ayant un attachement anxieux sont souvent préoccupées par leurs relations. Elles craignent fortement d’être abandonnées et cherchent à être constamment rassurées par leur partenaire. Pour cette raison, elles peuvent paraître collantes et trop dépendantes.
Les personnes ayant un style d’attachement anxieux ont tendance à avoir un fort désir de proximité émotionnelle et peuvent devenir excessivement dépendantes de leur partenaire pour renforcer leur estime de soi et leur validation. L’autonomie et l’indépendance peuvent les rendre anxieuses et elles ont tendance à être sensibles à tout signe de distance ou de rejet.
En outre, elles peuvent avoir du mal à communiquer efficacement et à fixer des limites en raison de leur besoin intense de proximité.
Attachement évitant
Le style d’attachement évitant est un schéma psychologique et émotionnel caractérisé par la tendance d’un individu à éviter la proximité émotionnelle et à rejeter l’importance des relations intimes, souvent comme mesure d’autoprotection.
Les personnes ayant un style d’attachement évitant valorisent l’indépendance et l’autosuffisance et ont tendance à supprimer leurs besoins émotionnels et à éviter l’intimité. Elles maintiennent souvent une distance émotionnelle dans leurs relations et peinent à exprimer ou à reconnaître leurs besoins.
Ce style d’attachement se développe généralement à la suite d’un rejet émotionnel et d’une négligence de la part des personnes qui s’occupent d’eux dans la petite enfance.
Attachement désorganisé
Le sous-type d’attachement désorganisé résulte souvent de traumatismes passés non résolus ou d’un manque d’uniformité dans les soins prodigués pendant l’enfance.
Les personnes présentant ce style d’attachement peuvent avoir un comportement erratique et incohérent dans leurs relations, avec un mélange de tendances anxieuses et évitantes. Elles recherchent parfois la proximité et, à d’autres moments, repoussent leur partenaire.
Les personnes présentant ce style d’attachement éprouvent une combinaison d’anxiété intense à l’égard de leurs relations et de gêne à l’égard de la proximité émotionnelle. Cela peut conduire à des comportements conflictuels dans les relations, avec une dynamique d’attraction et de répulsion.
Quelles sont les différences entre l’attachement insécure et l’attachement sécurisant ?
Les différences entre l’attachement insécure et l’attachement sécurisant peuvent avoir un impact considérable sur la dynamique et la qualité de nos relations.
Bien que cet article traite des modèles et des comportements généraux des différents styles d’attachement, il est important de se rappeler que les styles d’attachement ne sont pas fixes ou catégoriques.
Sûr | Insécurisé Anxieux | Insécure Évitant | Insécure Désorganisé | |
---|---|---|---|---|
Perception de soi | Positif, confiant et méritant l’amour | Doute souvent de soi | Autosuffisant et indépendant | Chaotique, fluctuant entre des sentiments de valeur et d’indignité |
Vision des autres | Généralement fiable et serviable | Peu fiables et incapables de répondre à leurs besoins | Intrusifs, trop exigeants ou indignes de confiance | Sentiments mitigés et ambivalence |
Expression émotionnelle | Ouvert et à l’aise dans l’expression de ses émotions | Très émotif et prompt à exprimer ses sentiments, il semble souvent collant | Détachement ou absence de réaction dans les situations chargées d’émotion | Lutte pour gérer et exprimer ses émotions ; peut passer d’un état émotionnel extrême à un autre |
Intimité | A l’aise avec la proximité et l’intimité émotionnelle, mais également capable de maintenir un sentiment d’indépendance | Recherche des niveaux élevés d’intimité et d’approbation de la part de ses partenaires, et semble souvent trop dépendant | Tendance à être mal à l’aise avec la proximité et l’intimité émotionnelle, préférant l’indépendance | Ont des difficultés à nouer des relations stables et intimes en raison de leurs désirs contradictoires de proximité et de distance |
Réponse au conflit | Constructive et adaptative | Emotionnel et anxieux | Défensive et repliée sur elle-même | Erratique et intense |
Les relations | Généralement équilibrées, caractérisées par la confiance, la stabilité et la satisfaction | Tumultueuses, en raison de l’attachement émotionnel intense et de l’étroitesse d’esprit qui les caractérisent | Manque d’intimité profonde et de proximité émotionnelle | Turbulentes et imprévisibles |
Perception de la disponibilité du partenaire | Réaliste | Les personnes interrogées ont souvent l’impression que leur partenaire est moins disponible et moins attentionné qu’elles ne le sont en réalité | Tendance à surestimer ou à se méfier de la disponibilité de leur partenaire | Souvent confus ou incertain quant à la disponibilité de leur partenaire |
Stratégies d’adaptation | Adaptation, équilibre entre leurs besoins et ceux de leur partenaire | « Comportement de protestation », y compris contacts excessifs ou tentatives d’incitation à la jalousie | Stratégies de désactivation, comme se concentrer sur son indépendance et supprimer ses sentiments | Erratique et imprévisible |
Nous verrons plus loin en quoi l’attachement insécurisant diffère de l’attachement sécurisant.
Disponibilité émotionnelle
La disponibilité émotionnelle fait référence à la capacité et à la volonté d’un individu d’être ouvert, réceptif et émotionnellement présent dans une relation.
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont tendance à être émotionnellement disponibles pour leur partenaire. Elles sont ouvertes et sensibles aux besoins émotionnels de leur partenaire et se sentent à l’aise pour exprimer leurs propres sentiments. Elles peuvent apporter un soutien émotionnel et une proximité en cas de besoin, tout en respectant les limites et l’indépendance de leur partenaire.
Les personnes ayant un attachement évitant sont généralement moins disponibles sur le plan émotionnel. Elles peuvent minimiser ou rejeter leurs propres émotions et éviter d’en parler, ce qui les empêche d’être des partenaires intimes ou disponibles sur le plan émotionnel.
Les personnes anxieuses peuvent être confrontées à la disponibilité émotionnelle de différentes manières. Bien qu’elles puissent être décrites comme étant émotionnellement disponibles, leurs expériences et leurs expressions émotionnelles sont souvent sous-tendues par l’anxiété. Elles peuvent submerger leur partenaire par leurs exigences émotionnelles, en cherchant excessivement à être rassurées et proches.
Les personnes ayant un style d’attachement désorganisé font preuve d’une disponibilité émotionnelle irrégulière, oscillant entre une proximité émotionnelle intense et une distanciation émotionnelle. Cette incohérence peut créer de la confusion et de l’instabilité dans leurs relations.
La communication
Les styles d’attachement insécurisés diffèrent de l’attachement sécurisant à plusieurs égards en ce qui concerne la communication au sein des relations.
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont généralement un style de communication ouvert et efficace. Elles sont à l’aise pour exprimer leurs pensées, leurs sentiments et leurs besoins de manière claire et directe. Elles savent également écouter, faire preuve d’empathie et de compréhension lorsque leur partenaire communique.
Les personnes ayant un style d’attachement insécurisant ont tendance à avoir du mal à communiquer de manière claire et efficace.
Les personnes ayant un attachement évitant sont moins expressives lorsqu’il s’agit de leurs émotions et de leurs besoins. Elles ont du mal à s’ouvrir et à partager leurs sentiments, minimisant souvent l’importance des discussions émotionnelles. Il peut en résulter des difficultés à résoudre les conflits par la communication.
Les personnes anxieuses communiquent souvent à partir d’un état d’anxiété. Elles craignent souvent d’être rejetées ou abandonnées, ce qui les amène à suranalyser et à surcommuniquer leurs émotions et leurs préoccupations. Cela peut créer des problèmes de communication, car leur anxiété exacerbée peut nuire à leur capacité à s’exprimer calmement et avec assurance.
Les personnes ayant un style d’attachement désorganisé peuvent présenter des schémas de communication incohérents. Elles ont du mal à s’exprimer de manière claire et cohérente, et leurs réactions émotionnelles peuvent être irrégulières. Ce manque de cohérence dans la communication peut entraîner de la confusion et des malentendus dans leurs relations.
Confiance et intimité
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont généralement un bon niveau de confiance en elles-mêmes et en leur partenaire. Elles ont tendance à se sentir émotionnellement en sécurité dans leurs relations, confiantes dans le fait que leurs besoins seront satisfaits et que leur partenaire sera là pour elles dans les moments difficiles.
Elles sont également à l’aise avec l’intimité émotionnelle et peuvent établir des liens profonds et significatifs avec leur partenaire.
Les personnes anxieuses ont souvent des difficultés avec la confiance et l’intimité dans les relations. Elles ont des craintes accrues d’abandon et de rejet, ce qui les amène à avoir constamment besoin d’être rassurées par leur partenaire.
Elles ont souvent besoin d’une intimité émotionnelle, mais sont confrontées à un besoin excessif et à l’insécurité.
Les personnes qui ont un attachement évitant ont du mal à faire confiance aux autres pour ce qui est de leurs émotions et de leur vulnérabilité. Elles ont tendance à minimiser l’importance de l’intimité émotionnelle et peuvent être sceptiques à l’idée de compter sur leur partenaire pour un soutien émotionnel.
En termes d’intimité, elles ont tendance à prendre leurs distances et à résister à la proximité émotionnelle.
Les personnes dont l’attachement est désorganisé ont des sentiments mitigés à l’égard de la confiance et de l’intimité. Elles oscillent entre le désir de proximité et la crainte de celle-ci, ce qui se traduit par une approche conflictuelle et imprévisible de la confiance et de l’intimité dans les relations.
Satisfaction relationnelle
L’attachement sécurisant tend à être associé à la satisfaction relationnelle. Les personnes ayant un attachement sécurisant ont confiance en elles-mêmes et en leur partenaire, ce qui contribue à un sentiment de sécurité et de satisfaction dans la relation.
Elles sont généralement capables de résoudre les conflits de manière constructive et sont plus susceptibles de fournir et de recevoir un soutien émotionnel de manière équilibrée et réciproque.
Les personnes anxieuses vivent souvent des relations plus turbulentes et plus chargées sur le plan émotionnel, car leur besoin constant d’être rassurées et leur crainte d’être abandonnées peuvent créer du stress et des tensions dans la relation.
Elles sont plus enclines à la jalousie et à l’insécurité, ce qui peut conduire à des conflits et à l’insatisfaction dans la relation.
Les personnes ayant un attachement évitant ont tendance à créer une distance émotionnelle dans leurs relations, ce qui peut conduire à un manque d’intimité émotionnelle. Cette distance émotionnelle peut donner à leurs partenaires le sentiment d’être insatisfaits et déconnectés.
Les personnes dont l’attachement est désorganisé ont souvent des relations turbulentes et imprévisibles. L’incohérence de la confiance et de l’intimité rend difficile l’établissement d’une relation stable et satisfaisante.
Stabilité de la relation
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont tendance à avoir des relations durables et stables. Elles ont une grande confiance en elles-mêmes et en leur partenaire, ce qui contribue à la stabilité de la relation.
Les personnes sécurisées sont généralement plus aptes à résoudre les conflits, à fournir et à recevoir un soutien émotionnel et à créer une base de confiance et de sécurité émotionnelle dans leurs relations.
Les personnes anxieuses vivent souvent des relations plus turbulentes. Leur besoin constant d’être rassurées, leur peur de l’abandon et leur jalousie peuvent entraîner des hauts et des bas émotionnels, ce qui peut conduire à l’instabilité de la relation.
Les personnes ayant un attachement évitant ont tendance à créer une distance émotionnelle dans leurs relations. Leur réticence à s’engager dans une intimité émotionnelle crée un manque de connexion, ce qui peut affecter la stabilité de la relation au fil du temps.
Les personnes dont l’attachement est désorganisé ont souvent des relations imprévisibles. Leurs sentiments contradictoires, leur comportement erratique et leurs besoins conflictuels de proximité et de distance peuvent conduire à des conflits fréquents et à l’instabilité.
Régulation des émotions
Les styles d’attachement, qu’ils soient sécurisants ou insécurisants, jouent un rôle important dans la façon dont les individus régulent leurs émotions dans leurs relations.
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont tendance à avoir une approche plus équilibrée et adaptative de la régulation des émotions. Elles ont développé des stratégies d’adaptation efficaces pour gérer les émotions positives et négatives, ce qui leur permet de traverser les hauts et les bas d’une relation sans éprouver de détresse émotionnelle extrême.
Les personnes anxieuses sont souvent confrontées à des troubles émotionnels intenses et à une grande réactivité. Elles peuvent ressentir une anxiété, une peur et une insécurité accrues en réponse aux menaces perçues pour la relation.
D’autre part, les personnes ayant un attachement évitant ont tendance à réprimer leurs émotions, en particulier celles qui sont vulnérables. Elles peuvent minimiser ou rejeter leurs sentiments pour maintenir une distance émotionnelle et ont souvent du mal à rechercher un soutien émotionnel de la part de leur partenaire.
Les personnes dont l’attachement est désorganisé présentent des schémas de régulation émotionnelle erratiques et imprévisibles. Les sentiments contradictoires qu’elles éprouvent à l’égard de la proximité et de la distance peuvent entraîner des réactions émotionnelles conflictuelles, ce qui les empêche de réguler leurs émotions de manière cohérente.
Valeur personnelle
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont tendance à avoir une vision positive et saine d’elles-mêmes. Elles se considèrent comme dignes d’amour, de respect et d’attention, tant de leur part que de celle des autres.
Les personnes anxieuses recherchent souvent une validation externe pour renforcer leur estime de soi. Leur estime de soi peut fluctuer en fonction de l’état de leur relation (par exemple, lorsque la relation se passe bien, elles peuvent avoir une image plus positive d’elles-mêmes, mais les revers peuvent les amener à douter d’elles-mêmes).
Elles comptent aussi beaucoup sur le réconfort et l’attention de leur partenaire pour se sentir bien dans leur peau.
Les personnes ayant un attachement évitant mettent souvent l’accent sur l’autosuffisance et l’indépendance. Elles ont du mal à accepter l’amour et l’attention des autres, ce qui peut avoir un impact sur leur estime de soi dans les relations.
Les personnes désorganisées ont une vision mitigée d’elles-mêmes. Elles peuvent éprouver des sentiments contradictoires quant à leur valeur personnelle, oscillant entre le doute et l’assurance.
Ce style d’attachement découle souvent d’expériences traumatisantes passées, qui peuvent avoir un impact profond sur la perception de soi.
Mécanismes d’adaptation
Les styles d’attachement, qu’ils soient sécurisants ou insécurisants, influencent les mécanismes d’adaptation utilisés par les individus pour gérer le stress, l’incertitude et les difficultés relationnelles.
Les personnes ayant un attachement sécurisant ont tendance à utiliser des stratégies d’adaptation efficaces lorsqu’elles sont confrontées à des difficultés relationnelles ou à des facteurs de stress. Elles sont plus susceptibles de rechercher le soutien de leur partenaire et de leurs amis en cas de besoin, d’utiliser des approches de résolution des problèmes pour faire face aux conflits et aux défis, et d’exprimer leurs sentiments et leurs inquiétudes de manière ouverte et constructive.
Bien qu’ils puissent être inadaptés à long terme, les styles d’attachement insécurisés sont essentiellement des mécanismes d’adaptation. Ces stratégies (recherche de réconfort, suppression des émotions, retrait) leur ont permis de faire face à leur environnement lorsqu’ils grandissaient.
Cependant, ces stratégies peuvent créer des difficultés dans les relations et affecter leur capacité à gérer efficacement le stress et l’incertitude.
Les personnes ayant un attachement évitant suppriment souvent leurs émotions, en particulier celles qui sont vulnérables. Elles peuvent éviter de parler de leurs sentiments ou de chercher un soutien émotionnel auprès de leur partenaire.
Elles peuvent se retirer ou s’éloigner émotionnellement lorsqu’elles sont confrontées à un stress ou à un conflit et ont tendance à compter sur l’autosuffisance et l’autonomie.
Les personnes anxieuses peuvent chercher à être constamment rassurées par leur partenaire afin d’apaiser leurs craintes et leurs angoisses. Elles ont tendance à trop dépendre de leur partenaire pour apaiser leurs troubles émotionnels, ce qui peut créer des tensions dans la relation.
Les personnes désorganisées disposent d’un large éventail de stratégies d’adaptation en fonction de la situation et de leurs conflits internes. Elles se débattent avec des réponses contradictoires, hésitant entre la recherche de proximité et la prise de distance comme mécanismes d’adaptation.
Un attachement insécurisant peut-il devenir sécurisant ?
Bien que les styles d’attachement soient relativement stables dans le temps, ils ne sont pas fixes ou permanents.
Ils peuvent évoluer et changer avec le temps, et une personne ayant un attachement insécurisant peut devenir plus sécurisante grâce à la prise de conscience de soi, au développement personnel et aux interventions thérapeutiques
Une étude intitulée « Earning Secure Attachment » a démontré que le processus de transformation du style d’attachement d’une personne est possible, mais qu’il nécessite un effort intentionnel à plusieurs niveaux.
Reconnaître et comprendre son propre style d’attachement est la première étape vers le changement. La connaissance de soi permet aux individus d’identifier comment leur style d’attachement peut avoir un impact sur leurs relations et leur bien-être émotionnel.
Le fait d’être en relation avec un partenaire ayant un attachement sécurisant peut également être particulièrement bénéfique pour favoriser un style d’attachement plus sécurisant. Le fait de s’engager dans des relations saines et encourageantes permet d’expérimenter directement les modèles d’attachement sécurisant.
Il est également important de modifier la relation que vous entretenez avec vous-même. Il peut s’agir de fixer des limites saines, de prendre régulièrement soin de soi et de reconnaître sa valeur intrinsèque.
Il s’agit également d’apprendre à être à l’aise dans la proximité et de se débarrasser de ses peurs – la peur de l’abandon, la peur du rejet, la peur de l’intimité et de l’engagement.
Pour certaines personnes, des expériences traumatisantes passées peuvent avoir contribué à leur style d’attachement insécurisant. La prise en compte et la guérison de ces traumatismes peuvent constituer une étape clé dans le développement d’un attachement plus sécurisant.
Il peut être très bénéfique de travailler avec un thérapeute ou un conseiller, en particulier un thérapeute formé à la théorie et aux techniques de l’attachement. La thérapie peut aider les individus à explorer les causes profondes de leur style d’attachement, à mieux comprendre leur comportement et leurs schémas émotionnels, et à apprendre des façons plus saines d’entrer en relation avec les autres.
Votre style d’attachement et votre expérience personnelle détermineront la meilleure approche pour votre parcours de changement et de guérison.
Il est important de reconnaître que le changement de style d’attachement est un processus graduel qui exige de la pratique et de la patience. Vous devez être indulgent envers vous-même et reconnaître que des revers peuvent survenir.
Récits personnels
Voici quelques récits personnels de personnes gagnant un style d’attachement sécurisant, tirés de Olufowote et al. (2019) :
Building Self-Worth
« Une fois que j’ai découvert que j’avais de la valeur en dehors de tout le monde. . . C’est comme si j’avais décidé que mon temps et mon énergie avaient de la valeur et que j’allais donc les consacrer à des personnes qui m’apprécient également. »
c’est beaucoup de chutes et de prises de conscience : « Oh, cet endroit n’est pas bon » Puis de se demander où j’ai fait fausse route. »
« Juste moi, juste qui je suis, c’est suffisant. »
« Il est plus facile d’être en accord avec soi lorsque l’on n’essaie pas d’être ce que l’on pense que l’on veut que l’on soit
« Je pense que plus je serai à l’aise avec moi-même, plus je rechercherai des relations plus compatibles avec ce que je suis
Développer la conscience de soi
« Une fois que j’ai… [réalisé] que ma mère ne pouvait pas faire confiance aux autres, mais encore moins à sa propre opinion, je me suis dit que je ne voulais pas de cela. Cette prise de conscience a donc contribué à changer les choses pour moi
« J’ai grandi avec des gens qui blâmaient les autres. c’était toujours la faute de quelqu’un d’autre, et j’ai commencé à reconnaître ce schéma en moi
S’informer sur la théorie de l’attachement
« Je pense que plus j’apprends, plus je suis capable de l’appliquer à ma propre vie
Avoir un modèle de sécurité
« Ce qui m’a fait changer d’avis, c’est que j’avais quelqu’un qui s’était engagé à fond et qui m’avait dit : « Je ne vais nulle part, pour le meilleur ou pour le pire » »
« Je savais que je voulais faire les choses différemment. J’ai donc cherché des gens qui semblaient s’en sortir »
« Le fait de nouer de très bonnes amitiés, réciproques et non unilatérales, m’a montré que tous les gens n’étaient pas [dangereux]. J’avais la possibilité de regarder les deux [relations positives et négatives] et de dire : « Celle-ci est meilleure »
« Si je n’avais jamais vu [un exemple sûr] et que je n’avais eu que de mauvaises expériences, je sais que [le changement] aurait été beaucoup plus difficile
il m’a dit : « Tu ne sais pas ce que tu fais. Il y a une autre façon de vivre ; laisse-moi te montrer comment faire J’ai tellement grandi pendant les six mois où j’ai été encadré par ce type. Je pense qu’il s’agissait d’un changement dans ma culture de compréhension. Et peut-être qu’être un homme, c’est davantage être capable d’admettre ses faiblesses et de demander de l’aide que d’essayer de comprendre tout seul et de trébucher aveuglément »
Fixer des limites
« J’ai dû mettre un peu de distance pour que [ma mère et moi] puissions avoir une relation saine
Guérir le passé/ Consulter un thérapeute
« Mon thérapeute m’a permis de partager l’histoire de la douleur de quelqu’un d’autre. J’ai ainsi pu revoir ma mère sous un nouvel angle. Cela m’a permis de grandir. C’était un grand pas en avant
Abandonner la peur
j’ai fait un acte de foi » et « j’ai travaillé activement sur la volonté de faire confiance » et « la volonté de mettre de côté son propre ego et d’accorder objectivement à quelqu’un le bénéfice du doute au lieu de laisser l’anxiété prendre le dessus ».